Un bain de foule n'a jamais tué... [PV: Asriel et Nayru]

Puisque l'Arcade est vaste, et puisque je connais peu de lieux -et de visages-, j'ai décidé de partir en voyage, en dehors des heures d'ouvertures!
Aujourd'hui, l'objectif, c'est de se rendre dans la capitale d'Undertale, qui s'appellerait New Home.
C'est tout sourire que je commence à voyager. Afin de ne pas être encombrée, je n'ai pas pris ma lyre; Ceci dit, j'ai pris quelques pixels, au cas où.
Une fois sur place, c'est avec stupéfaction que je découvre la ville: elle est monochrome... Du gris sur les immeubles, au sol, et même au ciel...!
Dépitée, je rejoins ce qui semble être de l'animation, de l'autre côté de la ville.

Tellement de monde... On suffoque!
Je me suis mise sur le côté, en tentant de reprendre mon souffle. La foule... Ça étouffe!
Pfiou... Me renseigner sur la ville avant de m'y rendre aurait été certainement plus judicieux!

En plus, quel dommage! Cette fête semblait pourtant très amusante...

Hors des heures de jeu, j'ai un appartement dans la capitale dans lequel je passe un peu de temps. Pas tant que ça, en vérité, puisque je préfère sortir rencontrer des gens. D'habitude, j'ai un emploi du temps plein de sorties ou d'autres choses prévues, comme des courses, ou des petits boulots. Mais aujourd'hui, en regardant mon emploi du temps, je m'aperçois que je n'ai rien prévu pour aujourd'hui. Qu'à cela ne tienne, je me prépare, notamment en me programmant une petite playlist en cas de nécessité, je prend un sac et j'y met un petit goûter, on ne sait jamais quand la faim frappera, et bien sûr mes clés.

Je sors et je descend les escaliers de l'immeuble. Comme d'habitude, la foule est dense et la circulation compliquée. Mais je connais suffisamment bien les rues et ruelles de l'endroit pour ne pas mourir asphyxié. Aujourd'hui, je me dis que je trouverais un parc pour m'allonger dans l'herbe. Verte, bien entendu. C'est là que je vois un attroupement particulier, au bout d'une des rues. Je me rappelle alors qu'il est censé y avoir un petit concert regroupant une poignée d'amateurs venus d'ici et d'ailleurs qui faisaient une petite tournée dans les bornes, et que c'est aujourd'hui qu'Undertale les accueille. Puis je me rappelle également pourquoi je ne l'ai pas noté dans mon agenda: trop de monde. Non pas que je n'aime pas les gens, mais être broyé par une masse mouvante de personnes excitées est une perspective peu alléchante.

Alors je contourne la foule bruyante, et aperçois une femme, manifestement pas originaire d'ici de par son allure et de son mal à supporter une foule aussi dense. Cela me fait sourire de voir des étrangers être déconcertés par la densité de population de l'endroit. Mais plutôt que de se moquer, il serait plus convenable d'aller la voir pour lui proposer de l'aide. Je m'avance vers elle, le casque posé sur l'épaule, politesse élémentaire, et lui dis:

"C'est votre première fois à la capitale? Je comprend ce que ça fait. Vous ne voudriez pas que je vous guide vers un endroit un peu moins densément peuplé?"

Un petit sourire, à la fois confiant et doux, accompagne mes paroles. Peut-être va-t-elle prendre cette invitation pour une tentative de drague, me dis-je. Enfin, ce qui est dit est dit.

Malgré ce tournis tout à fait saisissant accompagné d'un profond malaise, j'ai tout de même su entendre une voix. Pensant que je rêve, je secoue un peu la tête et je rouvre les yeux -j'étais certainement en train de m'évanouir...-, et en effet, il y a bien quelqu'un en face de moi.
Sans même me poser de questions, je lui réponds, d'une voix un peu faiblarde:
"C'est la première fois que... Je voyage ici... Pourriez-vous me guider vers cet endroit moins... Peuplé, s'il vous plait? "

Aucune idée de si j'ai été très clair, mais peut-être qu'il -ou elle- aura compris. Qui sait?
Pour une fois, je vais laisser ma méfiance envers les inconnus au placard. Cette personne n'est peut-être pas méchante...
Ce qui serait bien, c'est de ne pas m'écrouler tout de suite: la honte! Tomber, inconsciente, au beau milieu d'une conversation...

A la réponse de la personne en face de moi, il semble évident qu'elle n'est pas dans son assiette. Je veux dire, un peu plus que je l'avais estimé. Peu importe, ce qu'il lui faut c'est de l'espace. Et c'est bien ce qu'il manque, ici! Mais vu l'état de la demoiselle, il faut trouver un endroit assez proche. Je fouille dans ma mémoire en urgence, et je me rappelle d'un café avec terrasse. L'endroit est assez peuplé, mais il y a assez d'espace entre les tables pour faire des mouvements relativement amples. Tant que la dame peut respirer, c'est l'essentiel.

Je l'emmène donc à l'endroit qui est déjà nettement moins peuplé que là où on était il y a peu, et on s'installe à une table. Le long du chemin, j'ai fait attention à ce qu'elle ne tombe pas dans les pommes.

"L'endroit n'est pas des plus charmants, certes. Mais vu votre état, je préfère ne pas me risquer à aller plus loin. C'est juste histoire que vous puissiez vous rétablir. Ensuite, je pourrais vous emmener à un endroit vraiment moins peuplé."

La personne en face de moi n'est visiblement pas quelqu'un de malveillant.
Tout d'abord, il m'extirpe de cette foule, m'emmène à un endroit relativement proche où c'est moins bondé, et... M'invite à un restaurant. Alors là! Quel gentilhomme! On s'installe à la terrasse, et nous nous attablons. A peu près une dizaine de minutes plus tard, j'allais déjà mieux!
Pleinement consciente -ou presque-, je me permets de répondre.

"Merci! ~♫ Vôtre geste est très aimable et charitable. ♪ J'aurais été certainement emportée au loin par la foule si personne n'avait réagit." Quand il y a de l'espace, c'est tellement mieux!
Malgré la grisaille de la ville et le bruit, je retrouve le grand sourire et la joie de tout à l'heure. Cependant... Je suis un peu honteuse, quant à ma conduite: j'ai forcé ce jeune homme -ou jeune femme?- à s'occuper de ma personne! Enfin... Peut-être que cela ne l'as pas dérangé?

Maintenant que la dame a pu reprendre son souffle et ses forces et respirer un bon coup, la voilà qui se porte beaucoup mieux. Je suis bien content qu'elle aille mieux, les étrangers ici sont souvent désorientés et il est rare qu'on s'arrête pour les aider. Personnellement, n'ayant pas très faim, je n'ai pris qu'un rien du tout, histoire de n'être pas ici sans rien.

"C'est naturel voyons. Je suis content que vous alliez mieux. Je m'appelle Asriel Dreemurr, appelez-moi juste Asriel."

Je contemple un moment les gens qui s'agitent de partout. Mon quotidien, pas des plus agréables mais je m'en contente. Cependant, je m'arrange souvent pour aller ailleurs, que ça soit dans ma borne ou dans d'autres bornes. De manière générale, les endroits bondés ne m'ont jamais beaucoup attiré.

"Si vous voulez vraiment être plus tranquille, la capitale n'est pas l'endroit conseillé. Peut-être Snowdin, si vous n'êtes pas frileuse, ou Waterfall, si vous n'avez pas peur de vous mouiller?"

En effet, quand on a pas un métabolisme adapté, passer son temps dans Undertale est rarement confortable, mais sans doute qu'un bon tempérament rendrait certains endroit supportables. Le garçon arrive pour la note, et comme j'ai décidé d'être aimable, je paie pour nous deux. De toute façon, ça ne revient pas bien cher.

Pour ne pas ennuyer mon sauveur, je n'ai pas pris quelque chose hors de prix. Un verre d'eau me suffit.
"Je suis Nayru; Ravie de vous rencontrer, Asriel!"
Il me propose d'aller à Snowdin ou à Waterfall... Me mouiller ne m'effraye pas tant, mais une humidité forte, en revanche... Je ne prendrais pas le risque de contracter des maladies. Snowdin... Peut-être que ça ira? Avec l'épaisse chevelure, je ne devrais pas être trop gênée, bien que les pieds auront des soucis à se faire, si on marche dans la neige...

"Nous pourrions peut-être aller à Snowdin... Y aurait-il éventuellement un endroit à l'abri de la neige?" Et c'est à ce moment là que je constate la rapidité de la ville! A peine j'eus fini de parler que le garçon arrive, et que Asriel paie. Je suppose qu'il faut décoller... Je me lève, et je suis les pas d'Asriel.

"Un endroit à l'abri de la neige? Hmmm, il y a bien le bar de Grillby, mais il vous faudra tout de même passer par la neige."

L'avantage de chez grillby, c'est que c'est pas très grand, un peu peuplé, mais raisonnablement, et qu'il y fait chaud. Moi, personnellement, le froid ne me gêne pas. En effet, ma fourrure m'offre une protection très confortable contre le froid et le vend mordant. Et puis, ne pas aller à Waterfall m'évite la situation gênante d'avoir le pelage mouillé. On prend donc une barque depuis Hotland, qui va tout droit à la charmante petite ville de Snowdin. Beaucoup moins peuplée, bien plus aérée. Ce qui est bien, ici, c'est que l'air y est pur.

Je guide Nayru vers le bar de Grillby. Dehors, il fait très froid, mais il n'y a aucun vent ce qui rend le froid bien plus facile à supporter. Il n'y a que les flocons de neige à supporter. Rapidement, on arrive chez Grillby, où d'un seul coup la température et beaucoup plus humainement supportable. Enfin, je pense, parce que moi j'ai un petit peu chaud. Mais rien qui ne me fasse perdre mon sang-froid, bien sûr. Là, une ou deux personnes me reconnaissent, que je salue vite fait, et je me pose au comptoir.

Certes, on vient de manger et aucun de nous doit avoir faim. Mais je l'ai surtout emmenée là pour lui éviter le calvaire de la capitale. Et puis, connaître Grillby ne fait jamais de mal à personne. Je lui explique pourquoi on est là, afin qu'il ne soit pas surpris de nous voir ne rien commander.

"Bon, c'est d'un seul coup meilleur non? On respire mieux pas vrai? Dites-moi, Nayru, qu'est-ce qui vous emmène là? Je veux dire, vous aviez l'air complètement perdue tout à l'heure. Vous faites du tourisme?"

Passer par la neige? Brrr... Sans vouloir faire la fragile, ce ne sera pas facile, vu ma tenue, mais surtout vu ce que je porte aux pieds! Il va falloir faire preuve de courage et... Marcher presque à pied-nu dans la neige. Si j'avais su, je me serais mieux équipée!

Une fois arrivée au lieu indiqué, cela ne trompe pas: pas une parcelle de terre sans ce manteau de neige...! Brrr! On marche tous les deux, dans le froid. Comme si je n'étais pas assez couverte de bleu, ma peau a commencée à devenir bleue sous ce climat hostile!
Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'on arrive au restaurant. La chaleur est agréable mais aussi douloureuse. Passer du froid au chaud, ce n'est décidément pas très bon.
On s'installe tranquillement à une table, et on commence à discuter. Ma peau reprend une teinte normale, de la tête aux pieds.
"Tout à l'heure... Je voulais visiter la ville ou voir l'attraction locale. J'avais tracé l'itinéraire à prendre pour accéder à la ville, cependant, quand j'ai vu que c'était vide... Après, j'ai vu de l'animation, au loin. Curieuse, j'ai tenté d'aller voir, mais il y avait tant de monde que j'ai presque suffoquée.

On va dire que j'étais là pour le tourisme; Je vais parler sans détour, c'est barbant d'être toujours chez soi ou de sortir toujours aux même endroits. "

Il ne m'a pas échappé que la demoiselle avait eu un peu de mal en venant ici. Mais le réconfort est au rendez-vous. Elle voulait visiter notre capitale, l'attraction locale et tout ce qui va avec, ce qui revient à dire qu'elle était là pour faire du tourisme.

"Oh mais je comprend l'ennui de rester chez soi. Et je comprend aussi le petit choc que ça peut faire quand on arrive ici sans être bien préparé. Hmmm, laissez-moi réfléchir..."

Il y a bien des trucs à visiter, dans le coin. Pas une grande diversité, il faut être honnête, mais ce sont des choses à voir, une fois. Pas deux, parce que ça devient ennuyeux, mais une est le nombre idéal. Le problème, c'est que les gens qui vivent ici sont adaptés naturellement pour la plupart aux endroits où ils sont. Une grosse fourrure à Snowdin, des branchies à Waterfall, des écailles à Hotland, et... La routine à la Capitale. Or, un humain, car c'est ce qu'il me semble que la dame est à première vue, n'a rien de tout ça et a besoin d'équipements pour contrer ses lacunes. Mais! Il y a des boutiques dans le coin. Je regarde Nayru de bas en haut puis de haut en bas, pour voir ce qu'il lui manque. Et je constate qu'il lui manque tout. Ensuite, je fais une petite estimation, et vérifie mon porte-monnaie. Ça risque d'être juste.

"Si vous souhaitez visiter, je peux être votre guide, mais... Il faudrait qu'on vous achète des choses. Notamment des habits plus épais pour Snowdin. Ecoutez, je vous propose qu'on fasse des courses ensemble. Je vais vous chercher de quoi vous couvrir, pour qu'on puisse sortir, mais pour le reste, je n'ai pas apporté assez d'argent pour tout vous acheter... Alors on fera en fonction des besoins des endroits que vous voudriez voir."

Je m'arrête pour penser un instant. J'ai à peine rencontré cette dame et je lui propose déjà de lui faire visiter mon jeu. Je me demande alors si je ne suis pas trop naïf, si on abuse pas de ma bonté.

"Pour l'équipement, du coup, j'aimerais bien que ça soit vous qui payez. Ne le prenez pas mal, juste que c'est quand même pour vous qu'on l'achète."

Je sors vite fait, lui faisant signe de m'attendre, et reviens avec un grand manteau, des chaussures, un bonnet, une écharpe et des gants. J'attend qu'elle se prépare à sortir, et une fois prête, si elle le veut, je l'emmène à la boutique la plus proche, et elle m'expliquera ce qu'elle aimerait voir.

Qu'il est brave et aimable! Nous nous connaissons à peine que celui-ci me propose de l'équipement!
"Vous êtes trop aimable... Mais j'ai également pris de l'argent, vous savez..."

Mais j'ai à peine terminé ma phrase qu'il est parti et revenu avec le matériel nécessaire pour explorer Snowdin...! Quelle rapidité! Je pars aux toilettes avec le matériel, pour me changer. Se changer au beau milieu d'un restaurant, ce n'est pas très correct. Peu de temps après, je le rejoins dehors.
"Ainsi vêtue, il est plus aisé de profiter du paysage de Snowdin! ♫ Combien vous dois-je, Asriel? Cela a dû vous coûter une fortune...! Je peux vous passer les pixels que j'ai sur moi pour vous dédommager, si vous le voulez bien."

Parler d'argent n'est pas dans mes coutumes, cependant, on se connait à peine qu'il m'offre déjà tout ça...! Ce serait abuser que de ne pas le rembourser!

C'est toujours un peu gênant de réclamer de l'argent après un service, mais bon, il ne faut pas rêver non plus. J'aurais volontiers tout offert si j'étais plein aux as, mais ça n'est pas le cas. Alors je cesse de culpabiliser, et je répond à la dame. Avec dignité. Oui.

"Pour cette tenue là, c'était environ 80 pixels. Bon, maintenant, ce que je vous propose, c'est qu'on fasse un petit tour de Snowdin, et qu'une fois qu'on s'attaque à un autre environnement, on s'équipe en conséquence. Si ça vous dit, on commence maintenant!"

Comme il faut commencer par Snowdin, je me fais un petite liste des choses à voir dans le coin.

"Déjà, vous venez de voir le monument le plus important de Snowdin: le Grillby's. C'est là que va la garde royale, en jeu et après jeu, tout simplement parce que Grillby est le meilleur barman d'Undertale."

Ensuite j'invite Nayru à sortir, histoire de ne pas mourir de chaud avec le manteau à l'intérieur. Comme on peut le voir, Snowdin se présente comme une sortes de ligne droite de commerces, avec derrière les bâtiments commerciaux le quartier résidentiel. Il n'y a qu'une seule résidence qui s'est incrustée dans cette première ligne, et qui est un monument en soi: la maison de Papyrus. Nous sommes actuellement face au Grillby's

"Lorsqu'on regarde dans cette direction, on peut avoir dans l'ordre de gauche à droite la boutique de la ville, l'auberge, la première entrée du tunnel, l'allée des quartiers résidentiels avec le bateau(c'est de là qu'on vient), le Grillby's, la bibliothèque, la maison de Papyrus, et la deuxième sortie du tunnel. Ensuite, plus à gauche, nous avons les puzzle de papyrus et les ruines, et plus à droite nous avons Waterfall. Dites-moi ce que vous voulez voir, je vous y guiderai!"

Voilà. Présentation de Snowdin complète, mais bien entendu décrire ne suffit pas, il faut aussi voir de ses yeux.

Lorsqu'il a dit ce que cela lui a coûté, cela m'as fait réagir: 80 pixels est déjà une petite fortune! Sans hésiter, je lui glisse dans le creux de la main la somme. Je ne suis pas riche comme crésus, mais on peut dire que je viens d'un jeu où l'on manque peu d'argent, et à vrai dire, c'est peu étonnant: Legend of Zelda est tout de même l'une des licences les plus connues de toute l'arcade!
Mais comme je l'ai dit tout à l'heure, je déteste parler d'argent, alors si j'ai l'opportunité de changer de sujet, je la saisit!
Mon nouveau guide me fait alors remarquer que le restaurant où j'étais a le meilleur barman de tout le jeu! Quel dommage, j'aurais pu payer un repas pour nous deux!

Nous sortons du restaurant, et Asriel commence à me présenter les monuments. C'est avec une grande attention que je l'écoute et que je regarde ce qu'il désigne. Oh! A t-il bien dit "ruines", "puzzles" et "bibliothèque"? Il faudrait absolument que j'aille voir ça de plus près!
"Pouvons-nous aller à la bibliothèque?"

Rien qu'à y penser...! Les livres et ces énigmes me font rêver!

Nayru semble très enthousiaste à l'idée d'aller voir la bibliothèque de Snowdin. Alors soit. Je l'y emmène et nous pénétrons à l'intérieur. La bibliothèque est composée d'une pièce unique, pas très grande mais suffisamment néanmoins, avec les bibliothèques pleines de livres au fond. Il y a, à gauche de l'entrée, un comptoir avec toujours le même monstre au guichet, et à droite une grande table avec une petite nappe en dentelle autour de laquelle trois monstres lisent. Je reconnais parmi eux la journaliste locale, que je ne connais cependant pas plus que ça.

"Voilà. C'est sans doute pas la plus grande bibliothèque que tu aie vue, mais..."

Je viens de me rendre compte que j'ai tutoyé Nayru. Peut-être qu'elle trouvera ça bizarre, mais, puisque j'ai commencé à tutoyer...

"D'ailleurs, sauf si ça te dérange, je vais commencer à te tutoyer. C'est bien sûr à prendre respectueusement. Comme je disais, l'endroit n'est pas très grand, et les livres assez peu variés. Mais n'hésite pas à te servir et à lire. Par contre, tu ne peux pas emprunter ici.  Trop de monde pour trop peu de livre. Tu comprends."

La journaliste regarde Nayru avec un peu d'insistance, elle semble attendre que nous ayons fini de parler pour venir nous voir. Et c'est ce qu'elle fait, lorsque nous marquons une pause dans la conversation. Elle se lève et vient nous voir.

"Bonjour! Je suis la journaliste de Snowdin. Je peux voir à votre apparence et votre tenue que vous n'êtes pas une habituée du lieu. Comme il ne se passe jamais rien ici, on essaie tant bien que mal de trouver de quoi parler. Ça vous dirait répondre à quelques questions, histoire de faire les gros titres?"

Ses yeux à peine ouverts scintillent légèrement.

Ohhh~ Enfin un petit tutoiement! ~ Ça me fait sourire gentiment car me manquait terriblement! Vous savez, quand les gens savent que vous êtes une Oracle et une Déesse... Même si ce n'est qu'une sorte de rôle, les gens le prennent toujours trop au sérieux, en dehors de l'ouverture!
"Non non, aucun problème, mais de ce fait, je vais te tutoyer en retour! ♫

Je regarde rapidement la bibliothèque: effectivement, elle est très petite. Les livres seraient assez peu variés. Um... Possible... J'ai comme l'impression que tous les noms que je vois sur la côte... Ah, mais oui! Je les ai déjà lus dans une autre bibliothèque! C'étaient des copies de ceux-ci. En à peu près cinq heures, j'avais tout lu!
"D'accord Asriel, aucun problème! ~"

C'est alors que je ne me sent pas très à l'aise. Qui me regarde avec tant d'insistance? La seconde d'après, à la "pause" de la conversation, la personne se lève et je me retourne vers les bruits de pas.
Une journaliste... Bon, je vais peut-être répondre à sa requête. Cependant, j'aimerais que cela reste au niveau local... Les piédestaux, ce n'est décidément pas mon genre!
"Bien sûr que j'accepte de répondre aux questions! ♪ Ceci dit, si la question est trop intime, je n'y répondrais pas: la presse n'a pas besoin de ces informations."
J'y réponds avec un sourire et une grande bienveillance, mais... Si elle ne tient pas en compte ce que je viens de dire, cela risque de ne pas se passer comme prévu.

La journaliste semble ravie et toute joyeuse lorsque Nayru accepte sa requête.

"Bien sûr! Bon, voici les questions: Votre nom, ou surnom, comme vous voulez, d'où venez-vous, parlez-nous un peu de vous et de votre jeu d'origine, pourquoi êtes-vous venue visiter Snowdin, votre maison préférée, pourquoi, votre opinion sur le Grillby's, votre impression sur les habitants, sur la météo... Et je m'occuperai d’enjoliver tout ça ~"

Je roule des yeux tout en soupirant. A chaque réponse de Nayru, la journaliste gribouille frénétiquement dans son carnet, à tel point qu'elle ne regarde même plus Nayru dans les yeux. Je hausse les épaules. Il est vrai que ce genre d'intervention est peu accueillante, mais ça ne fait de mal à personne de répondre à la presse locale sur des questions aussi banales. Pendant qu'elle répond aux questions, je m'installe sur une des chaises libres et enfile mon casque pour écouter de la musique (quoi d'autre?). Je jette un oeil pour voir où en est Nayru, et lorsqu'elle a fini, je la rejoins, pui ris, un peu gêné.

"Il y a des gens qui sont comme ça... Les gens ne vont pas souvent à Snowdin pour des raisons évidentes. Du coup, ils sont intéressés par les nouveaux visages. Bref. Lorsque tu auras fini de regarder l'endroit, je peux te montrer d'autres choses. Y a-t'il un autre endroit que tu voudrais visiter?"

Ma parole! Elle débite! Répondre à tout sans rien oublier, ce sera compliqué...
"Je suis Nayru, je viens de la licence The Legend of Zelda, j'apparais dans la licence pour la première fois dans Oracle of Ages sous l'apparence que j'ai en ce moment même."
La suite... Ça fait vraiment trop... Péteux! Comment formuler ça...? J'en grimace rien qu'en y pensant.
"Dans la licence, je suis la Déesse du Temps et de la Sagesse. Dans ce jeu, j'incarne une chanteuse, qui est en réalité une Oracle du Temps, qui elle même est une déesse."
Mon expression redevient un peu plus neutre. "Snowdin est une jolie ville, alors j'ai décidé d'aller visiter celle-ci, de plus, avec ses puzzles et ses ruines, elle est énigmatique; La demeure que j'apprécie le plus, c'est celle de Papyrus bien que je n'en ai vu que la façade: la maison semble très chaleureuse et accueillante vu de l'extérieur. Le Grillby's est fort agréable, les habitants sont tous généreux et charitables. Pour ce qui en est de la météo, elle est tout simplement incroyable telle qu'elle est."

Urgh... Terminé! La bonne femme trottine jusqu'à son siège, et Asriel revient me voir. J'aimerais bien... "Est-il possible de visiter les ruines?" Je le regarde avec le sourire, mais au fond...
L'interrogatoire m'as coupé l'envie de rester plus longtemps dans cette bibliothèque, et en plus, j'avais déjà lu des copies de ces livres dans une autre bibliothèque...! En plus, mince quoi... J'ai l'impression d'être pisté à chaque fois que je dis "Je suis une Déesse, je suis une Oracle!". Puis j'aime pas trop me vanter d'un titre qu'on m'as donné de façon arbitraire...

Nayru m'informe ensuite qu'elle veut visiter les ruines. Ce sera sans doute mieux, je pense. Là-bas, pour le coup, il n'y a rien d'autre que quelques monstres discrets qui n'aiment pas être dérangés. Il ne fait pas chaud, pas froid, pas humide.

"Les ruines, tu ne trouveras pas plus tranquille comme endroit. Ca devrait te plaire."

Cela dit, je rougis un peu. Parce que si on se rend là-bas, on va voir la maison de Maman, on passera peut-être devant la tanière de Chara, et on risque aussi de voir les endroits où j'apparais, en jeu, en tant que Flowey. C'est presque comme si je lui montrais mon lieu de travail. Mais ne soyons pas ridicules, les ruines c'est bien plus que ça. Je l'invite à sortir de la bibliothèque, tout en jetant un coup d’œil à la journaliste qui semble écrire un article des plus excitants, à ce qu'on voit dans ses yeux.

Je regarde la direction des ruines. Elles ne sont pas visibles, de là, car il faut marcher une petite trotte au travers des montagnes...

"Si l'on se rend aux ruines, on devra passer par les puzzles et les garde-frontières. Enfin, les puzzles sont désactivés hors jeu, mais si jamais tu as envie de t'amuser avec, tu peux toujours les réactiver."

Sans plus attendre, j'avance avec elle dans la neige, tandis que de jolis flocons tombent doucement sur nous. Comme je l'ai dit, il n'y a presque pas de vent, ce qui rend tout plus agréable. Après avoir traversé un petit pont, ainsi qu'un plateau plein de mottes de neige, avec un poste de la garde royale, puis une glissade sur la glace, nous nous confrontons à notre premier puzzle puzzle, donc le dernier.

"Voici le dernier puzzle. Hé oui, là on va dans le sens contraire de progression du protagoniste, donc ce puzzle est le dernier. Le but est de marcher une fois, pas deux ou trois, une fois, sur chacune de ces plaques, puis d'atteindre le gros bouton qui est là, juste devant nos pieds. Il faut donc trouver la bonne trajectoire, en n'oubliant pas que la glace est là pour nous limiter dans nos trajets."

Tout en parlant je désigne de la main chacun des éléments susnommés.

"A partir de là, c'est comme tu veux. Soit tu décides de faire tous les puzzles, ça peut être drôle, vu qu'ils ne sont pas bien durs, soit on va tout droit et sans détours aux ruines. Comme je suis ton guide, je suis à ton entière disposition. Si tu veux activer ce puzzle, tu n'as qu'à mettre tout ton poids sur le gros bouton, ici, puis réaliser le puzzle, en patinant gracieusement sur la glace. He he, ne t'en fais pas, en général tout le monde se croûte sur la glace, tu n'auras pas l'air plus bête qu'un autre."

En fonction de la réponse de Nayru, soit je la guide jusqu'aux ruines, soit je m'installe sur une petite bute de neige en la regardant faire.

Si les ruines sont paisibles, cela me plaît! La journaliste, visiblement trop absorbée par ses notes, ne me demandera probablement pas d'autres informations à mon sujet juste avant le départ.
On sort de la bibliothèque... Enfin libre! Puis on se dirige vers les ruines. En cours de chemin, on croise ces fameux puzzles. Il me propose d'essayer... Bien que cette proposition m'attire, il n'est pas vraiment sage de faire ça: si je me blesse un pied ou la cheville? Non, il est hors de question qu'Asriel me porte! Il fait déjà beaucoup pour moi, je ne vais pas lui en demander plus!
"Nous pouvons peut-être accéder directement aux ruines... Si les puzzles sont glissants, je crains de me blesser... Ce serait problématique si on se déplace..."

Ceci dit, faire les puzzles, j'en avais tout de même très envie.

Nayru préfère aller directement aux ruines. Qu'il en soit ainsi, alors. Nous contournons donc le puzzle de Papyrus et marchons dans la neige, alternant entre puzzles, ponts et poste de garde-frontière. Les gardes sont tous aux Grillby's à l'heure qu'il est, ce qui est normal puisqu'en dehors des heures de jeu ces postes ne servent à rien. Il nous arrive parfois de croiser un habitant ou deux, qui préfère manifestement n'être pas dérangé. C'est une des raisons pour lesquelles les gens vont ici.

Au bout d'un moment, nous nous retrouvons devant une grande allée, bordée à droite et à gauche par de grand arbres sveltes et dévêtus de leurs feuilles. L'endroit est un peu lugubre. Au fond de cette allée, un grand mur qui va jusqu'au plafond, et une porte, fermée. L'ambiance est légèrement pesante, ce qui est voulu.

"Le protagoniste arrive dans l'Underground par les ruines. C'est moi qui l'accueille, en tant que Flowey, un être démoniaque qui profite de sa naïveté pour la blesser. Ma mère intervient, ne sachant pas qui je suis, et désire la garder chez elle pour la protéger de tous les monstres de l'underground. Cependant, le protagoniste insiste pour sortir, et une fois qu'il convainc ma mère, il sort par cette porte, et découvre l'underground. L'ambiance est pesante, car il ne sait pas à quoi s'attendre, et de la description que donne ma mère, les monstres sont haineux envers les humains. Enfin, je ne te baratine pas plus que ça."

Je ne voudrais pas non plus ennuyer Nayru avec toutes ces histoires là. Ce sont les ruines, qu'on veut voir, pas mes histoires! Nous avançons vers la porte, que j'ouvre sans problème. Ce n'est pas la première fois que je passe par ici. Nous arrivons devant un tunnel beaucoup plus étroit, bien qu'assez spacieux pour nous deux et une éventuelle troisième personne. C'est encore plus angoissant.

"Ne t'inquiète pas, ça aussi, c'est normal. Quand on sera sorti de chez ma mère, ce sera bien plus détendu."

Nous nous enfonçons dans le tunnel, assez sombre, montons des escaliers, et nous retrouvons dans la maison de ma mère. Je fais comprendre à Nayru que je n'ai pas trop envie de rester chez maman plus longtemps que ça, et nous sortons, quittons son petit jardin où l'ambiance est déjà plus détendue. Je contourne l'arbre mort au centre, et nous arrivons enfin dans les vraies ruines, où j'entend une petite musique résonner dans ma tête.



Les ruines sont pleines de puzzle, encore, ainsi que de petits canaux d'eau, de fleurs, de vignes et de gravures donnant des indications pour chaque puzzle.

"Il y a quelques gens qui vivent ici, mais crois-moi tu ne les croiseras pas sans le vouloir. Elles sont assez vastes et spacieuses, comme tu peux voir."

Secrètement, je croise les doigts pour ne croiser ni Chara ni Toriel. Non pas qu'ils me gênent, mais... Je n'ai pas trop envie de présenter ma famille à Nayru. Je laisse cette dernière déambuler tranquillement dans cet endroit calme et sympathique, tandis que je retire mes chaussures pour tremper mes pattes dans un des canaux qui coule délicatement.

"... Incroyable..."
Asriel endosse un sacré rôle dans ce jeu! De plus, l'histoire est fascinante...! Dommage qu'il a coupé net son récit, mais peut-être qu'il n'apprécie guère raconter son rôle, un peu à ma façon?
Même si c'est angoissant, il y a quelque chose qui me soulage: le changement.
L'ambiance du lieu est oppressante, ceci dit, cela me change de l'atmosphère un peu trop détendue de Labrynna.

Peu après, nous allons chez la mère d'Asriel, et quand j'ai vu la tête qu'il tirait, cela me faisait rire intérieurement: serait-il gêné de me montrer à ses collègues? (Qui est également sa famille...) Aussi vite rentrés, aussi vite sortis!
Nous accédons à un lieu mystérieux, verdoyant et fleuri, avec des puzzles.
Il me fait aussitôt remarquer qu'il y a des habitants ici, mais que leur rencontre ne serait en rien un hasard... Peut-être qu'ils sortent de chez eux si l'on fait n'importe quoi?
Cependant, l'ambiance mystique me rappelle un peu celle du bois dans lequel je vis, et bien que je n'ai pas pensé à prendre ma lyre, je me suis mise à chanter... C'est un chant que je joue tant que je n'ai même plus besoin de faire mes arpèges!

Le chant -que vous allez reconnaitre-:

Ceci dit, si Asriel abhorre mes cordes vocales, il devrait venir me le dire, si possible en face.

Alors que je trempe mes pattes dans l'eau en profitant de l'endroit où je passe souvent sans trop le regarder, mon oreille perçoit un chant doux et quelque peu ensorceleur. Je me tourne vers Nayru, la chanteuse, et je souris. J'imagine qu'elle doit apprécier l'endroit, si l'envie lui prend de chanter ainsi. Je dois avouer que je ne chante pas beaucoup, ni bien, comme mon rôle dans le jeu ne me le demande pas, et qu'en dehors je m'y suis peu intéressé.

Nayru a l'air d'une créature féerique, chantant ainsi dans un tel décor. L'endroit d'où elle vient doit être un magnifique champ d'entraînement au rêve. Une fois qu'elle a fini, il y a un petit silence dans les ruines. Je regarde à droite à gauche, et je remarque que quelques monstres sont venus observer timidement la demoiselle, depuis leur cachette. En voyant que je les ai remarqué, ils s'éloignent silencieusement. Je me lève, remue mes deux pattes, mouillant ainsi le sol de pierre. Je ne prend pas la peine de remettre mes chaussures, je ne veux pas y mettre de l'eau, et puis ce n'est pas nécessaire si on fait attention où on marche.

"C'était enchanteur, Nayru, et je ne suis pas le seul à le penser"

Je fais un clin d’œil au dernier monstre qui a eu la timide audace de rester dans sa cachette, et qui frémit à mon clin d’œil.

"... Serait-ce malpoli de ma part de te demander ce qui t'a motivé à chanter? Nostalgie, ou simple envie?"

Le chant est aussi naturel que de se ressourcer. De ce fait, à chaque fois que des gens viennent me voir quand je chante, -même si cela fait déjà 15 ans!- cela me touche et m'étonne: le code m'as t-il fait pour envoûter ceux qui entendent mon chant, à la façon des sirènes qui hypnotisaient les marins?
Ou bien c'est à force d'entrainement que j'ai fini par surpasser mes capacités initiales? Qui sait...

Les petits habitants d'ici sont venus me voir, timidement, et je les ai vu. Comme dans mon jeu... Je charme la nature! Incroyable...! Qui aurait cru que cela fonctionnait aussi en dehors du jeu?
Soudainement, les spectateurs se sont enfuis, et un seul est resté à mes pieds, du moins, jusqu'à ce que Asriel n'arrive. Il revient avec plein de compliments à la bouche, et également avec des questions; Mais n'annonce qu'une question et ne dit qu'une seule louange... On ressent vite quand une personne a encore plein de choses sur le cœur...
"Merci bien! ~ Pour être sincère, c'est peut-être bien la nostalgie et le désir à la fois. Ce dont je suis certaine, c'est que c'est instinctif, et qu'à chaque endroit qui m'inspire, je me mets à chanter.
C'est dommage, si j'avais pris ma harpe avant de partir de chez moi, le chant aurait été encore plus beau...

Et toi, joue-tu  d'un instrument de musique? A moins que tu ne chante?"
Parfois, je me demande si mon talent est mérité ou si il ne l'est pas... Puisqu'il réside dans le code, et donc, que c'est de naissance... Or, la naissance ne fait pas le mérite, pas vrai?

A la question de Nayru, je ris. Pas au éclats, juste un rire sur mon propre sort.

"Haaa... Tu sais, Nayru, en dehors de mon jeu je ne suis pas grand chose. Je ne sais ni chanter ni faire de la musique. Je n'ai aucun talent particulier sinon d'être insolent."

C'est vrai. Je n'ai jamais eu l'envie de devenir quoi que ce soit. Je hausse les épaules.

"Mais, tu sais... Je ne m'en plains pas. Pour moi ce qui compte, c'est que les gens que j'apprécie soient heureux, et en bonus, j'aime bien énerver ceux que je n'apprécie pas."

Je repense à papa, maman, mais surtout Chara. Je ne suis peut-être personne mais si pour elle je peux être un héros alors je le serai. La côtoyer n'est pas des plus facile, mais elle a au moins le mérite d'être franche, ce que je m'efforce d'être également.

Je sors de mes pensées, maintenant, car c'est peu respectueux. Je regarde autour de moi, dans la salle. Qui sait, peut-être qu'un restaurant a ouvert pendant que je n'étais pas là? Je ris tout seul, encore, et j'imagine que Nayru ne comprend pas ce qui m'arrive.

"Bon, on ne va pas rester ici sans bouger, si? Il y a une demoiselle honorable qui attend que je lui fasse visiter mon jeu et moi je suis en train de jouer aux mélancoliques. Dans quel mon vit-on? Il n'est même plus possible de se trouver un guide qui fasse son travail correctement dans ce jeu!"

Dis-je avec un ton évident de plaisanterie.

"Dans ces ruines il n'y a que des puzzles et des gens qui préfèrent être seuls."

Je roule des yeux.

"Maman comprise."

Mes pieds sont secs à présent, enfin, ils ne le sont pas vraiment, mais suffisamment pour ne pas imbiber mes chaussures. J'attend cependant avant de les enfiler, de savoir si on va bouger ou rester ici. Pour être honnête, l'endroit me plaît bien car c'est l'opposé total de la capitale. Air pur, espace, peu de monde, silence, couleur. C'est drôle comme les environnements de papa et maman sont si opposés dans ce jeu.

"Si tu veux tremper tes pieds dans l'eau, n'hésites pas. J'aime bien faire ça, quand je décide de flâner ici."

Je me rassois sur le bord, invitant Nayru à faire de même. Une fois assis, je pose mon sac à côté de moi pour pouvoir m'allonger, étalant mes deux grandes oreilles sur le sol. Je vais avoir les poils plein de poussière, mais je m'en fiche pas mal. Là, je vois le plafond, peu orné, surtout efficace. La compagnie de Nayru semble apporter un peu de féerie dans mes pensées, d'habitude si utilitaires et plates, pensant tout le temps à mon emploi du temps. Et puis, l'endroit aussi. Il va très bien avec Nayru.

"... Y a-t'il quelqu'un que tu apprécie que peu de gens apprécient?"

Visiblement, aux yeux d'Asriel, ce qui importe, c'est le confort des êtes aimés et le malaise de ceux détestés... Cela peut s'avérer avantageux, cependant, ce n'est pas toujours la meilleure solution: les poisons doivent être malmenés, mais poliment afin de ne pas avoir plus d'ennuis.
Il a eu un moment d'absence... A quoi pouvait t-il bien penser?
Comme si de rien n'était -du moins, presque-, il se... Lamente? Je ne saurais trop expliquer en un mot, mais il fait tout de même part d'une certaine insatisfaction venant de sa part.

Mais Asriel se rassieds et s'allonge au sol, et je ne fais que m'asseoir à côté de lui. Le silence est encore plus long que tout à l'heure... Et un peu plus pesant à mon goût.
Puis il a posé une question... Presque existentielle à mes yeux.
"Une personne que j'apprécie et dépréciée par les autres? J'en connais pas mal, des connaissances... Mais il y a bien une personne, en particulier. C'est Bowser...
Il a tant de qualités que les autres refusent de regarder en face... C'en est injurieux, de voir leurs attitudes envers lui... Depuis que j'existe quasiment, je ne l'ai jamais lâché, et l'abandonner, ce n'est pas prévu pour demain ou après. Il faudrait que je réfléchisse à la nature de cette relation, mais je ne le quitterai pas."

Comme ça, c'est clair, et posé. "Garde ça pour toi, je déteste quand la presse s'empare d'une parole rapportée... Ça dérive trop vite, même quand on accepte une interview soi-même.

Mais sinon, tu apprécie aussi quelqu'un rejeté par la société?"